Paris (Université recteur élu en 1271 (Noël) jusqu'en 1272 (25 mars)) ;
Référence : CUP I, n 460, 521-530.
Commentaire : /Aubry de REIMS a été élu recteur par trois nations à l'unanimité (sauf une voix dans chacune des nations), mais par les seuls Normands du diocèse de Rouen. Ceux des autres diocèses et les trois maîtres dissidents refusèrent d'admettre cette élection, car ils considéraient Aubry de REIMS comme un fauteur de scandale il est en effet contesté pour être "parmi les premiers artiens à faire l'apologie de la vie philosophique, conçue comme le sommet de la perfection humaine" (Luca BIANCHI, Censure et liberté ..., 196-197). Ils intentèrent donc un procès au nouveau recteur, mais le tribunal compétent conforta la désignation d'Aubry de REIMS. Les partisans de ce dernier allèrent jusqu'à se dispenser, en 1272 (25 janvier) de convoquer les dissidents pour l'élection du nouveau recteur "ces derniers se sentirent alors le droit de nommer leur propre recteur", comme le raconte la lettre du Cardinal Simon de BRION, le futur MARTIN IV, qui rapporte ces évènements (CUP I, 521-530). D'où une scission de la Faculté des Arts les dissidents, qui se composaient de 14 ou 15 maîtres normands, d'un maître de la Nation de France, d'un maître de la Nation d'Angleterre (Boèce de DACIE ?) et d'un maître de la Nation de Picardie (Siger de BRABANT) choisirent comme nouveau recteur l'un des trois maîtres, en l'occurrence Siger de BRABANT, ce qui fait que le groupe fut désigné comme la pars Sigerii. Il n'a sûrement pas participé à l'élaboration du fameux statut de 1272, qui émane au contraire de ceux qui ont accepté les dispositions prises par Simon de BRION ; cette interprétation s'écarte tout autant de celle de P. MANDONNET et F. VAN STEENBERGHEN, qui voyaient dans la scission et dans le statut consécutif l'expression d'une lutte doctrinale, que de celle de Ruedi IMBACH et F.-X. PUTALLAZ qui estiment que Siger de BRABANT et Boèce de DACIE n'étaient nullement visés par le statut. La sécession dura trois ans, jusqu’à ce que le Cardinal Simon de BRION condamne les Normands, et nomme un nouveau recteur, Pierre d'AUVERGNE, et les procureurs et les bedeaux principaux des quatre nations.
Inc. "Tria sunt, ut ait Empedocles, in toto rerum varietate precipua... hoc modo est consideratio de illo in libro De anima composito ab Aristotile...".
Edition moderne:
In GAUTHIER (L.A.), Notes sur Siger de Brabant, II. Siger en 1272-1275. Aubry de Reims et la scission des Normands, Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques, 68 (1), 1984, 29-48.
Auteur actif dans le champ religieux (attribution incertaines ou refusées):
Oeuvre souvent attribuée dont il n'est pas l'auteur dans le champ religieux
BIANCHI (L.), Censure et liberté intellectuelle à l'Université de Paris (XIIIe-XIVe siècles), Paris, 1999, 165-171 ;
GAUTHIER (L.A.), Arnaud de Provence et la doctrine de la fronesis, vertu mystique suprême, Revue du Moyen Âge Latin, 19, 1963, 131-170 ;
GAUTHIER (L.A.), Notes sur Siger de Brabant, II. Siger en 1272-1275. Aubry de Reims et la scission des Normands, Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques, 68 (1), 1984, 3-49.
MANDONNET (P.), Siger de Brabant et l'averroïsme latin au XIIIe siècle, 2e. éd., Louvain, 1908-1911, I, 198-202 ;
PUTALLAZ (F.-X.) et IMBACH (R.), Profession philosophe. Siger de Brabant, Paris, 1997, 128-134 ;
VAN STEENBERGHEN (F.), Maître Siger de Brabant, Louvain-Paris, 1977, 83-84.
Autres bases prosopographiques:
MIRABILE, Federico CONTINI
STUDIUM http//lamop-vs3.univ-paris1.fr/studium/ (Rédaction Jean-Philippe Genet, dernière mise à jour 16/02/2024).
<7b> /$Aubry de REIMS$ a été élu recteur par trois nations à l'unanimité (sauf une voix dans chacune des nations), mais par les seuls *Normands du diocèse de £Rouen. Ceux des autres diocèses et les trois maîtres dissidents refusèrent d'admettre cette élection, car ils considéraient $Aubry de REIMS$ comme un fauteur de scandale : il est en effet contesté pour être "parmi les premiers artiens à faire l'apologie de la vie philosophique, conçue comme le sommet de la perfection humaine" ($Luca BIANCHI$, &Censure et liberté ...&, 196-197). Ils intentèrent donc un procès au nouveau recteur, mais le tribunal compétent conforta la désignation d'$Aubry de REIMS$. Les partisans de ce dernier allèrent jusqu'à se dispenser, en %1272% (25 janvier) de convoquer les dissidents pour l'élection du nouveau recteur : "ces derniers se sentirent alors le droit de nommer leur propre recteur", comme le raconte la lettre du $Cardinal Simon de BRION$, le futur $MARTIN IV$, qui rapporte ces évènements (CUP: I, 521-530). D'où une scission de la Faculté des £Arts : les dissidents, qui se composaient de 14 ou 15 maîtres normands, d'un maître de la Nation de £France, d'un maître de la Nation d'£Angleterre ($Boèce de DACIE$ ?) et d'un maître de la Nation de £Picardie ($Siger de BRABANT$) choisirent comme nouveau recteur l'un des trois maîtres, en l'occurrence $Siger de BRABANT$, ce qui fait que le groupe fut désigné comme la &pars Sigerii&. Il n'a sûrement pas participé à l'élaboration du fameux statut de %1272%, qui émane au contraire de ceux qui ont accepté les dispositions prises par $Simon de BRION$ ; cette interprétation s'écarte tout autant de celle de $P. MANDONNET$ et $F. VAN STEENBERGHEN$, qui voyaient dans la scission et dans le statut consécutif l'expression d'une lutte doctrinale, que de celle de $Ruedi IMBACH$ et $F.-X. PUTALLAZ$ qui estiment que $Siger de BRABANT$ et $Boèce de DACIE$ n'étaient nullement visés par le statut. La sécession dura trois ans, jusqu’à ce que le $Cardinal Simon de BRION$ condamne les *Normands, et nomme un nouveau recteur, $Pierre d'AUVERGNE$, et les procureurs et les bedeaux principaux des quatre nations.
<r> CUP: I, n° 460, 521-530.
<19> Oeuvres écrites en latin:
<21> Auteur actif dans le champ philosophique:
<21a1> &Philosophia&
<<b>> Vers %1265% ?
<<l>> Latin.
<<c>> MS. Oxford, Corpus Christi College 283.
<<cc>> Inc. : "Tria sunt, ut ait Empedocles, in toto rerum varietate precipua... hoc modo est consideratio de illo in libro De anima composito ab Aristotile...".
<<i>> In GAUTHIER (L.A.), Notes sur Siger de Brabant, II. Siger en 1272-1275. Aubry de Reims et la scission des Normands, &Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques&, 68 (1), 1984, 29-48.
<90> Oeuvre souvent attribuée dont il n'est pas l'auteur dans le champ religieux :
<90a1> &Prologus de utilitate legendi Auroram [Petri Riga]&
<<cc>> Inc : "Omnis scriptura divinitus inspirata, Paulo attestante...".
C BIBLIOGRAPHIE
<99a> CUP: I, n° 460, 521-530 ;
<99a> GLORIEUX MA: 16 ;
<99a> &HLF&: XXXII, 578 ;
<99a> WEIJERS: 1, 1994, 71 ;
<99b> BIANCHI (L.), &Censure et liberté intellectuelle à l'Université de Paris (XIIIe-XIVe siècles)&, Paris, 1999, 165-171 ;
<99b> GAUTHIER (L.A.), Arnaud de Provence et la doctrine de la fronesis, vertu mystique suprême, &Revue du Moyen Âge Latin&, 19, 1963, 131-170 ;
<99b> GAUTHIER (L.A.), Notes sur Siger de Brabant, II. Siger en 1272-1275. Aubry de Reims et la scission des Normands, &Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques&, 68 (1), 1984, 3-49.
<99b> MANDONNET (P.), &Siger de Brabant et l'averroïsme latin au XIIIe siècle&, 2e. éd., Louvain, 1908-1911, I, 198-202 ;
<99b> PUTALLAZ (F.-X.) et IMBACH (R.), &Profession : philosophe. Siger de Brabant&, Paris, 1997, 128-134 ;
<99b> VAN STEENBERGHEN (F.), &Maître Siger de Brabant&, Louvain-Paris, 1977, 83-84.